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Tigray Defense Force fighters survey the wreckage of an Ethiopian Air Force plane downed in Mekelle, Ethiopia, June 23, 2021. (Finbarr O'Reilly/The New York Times)

Tigray, la guerre la plus sanglante de 2022. Aujourd’hui, la lutte est contre la faim

Les armes se sont tues, mais dans les hôpitaux du Tigray, les médecins tentent tout ce qu’ils peuvent contre la faim. Le rapport et les données qui bouleversent le monde.

Après la signature des accords de paix qui ont mis fin aux combats entre les forces fédérales de l’ENDF avec les alliés régionaux et celles des Forces de défense du Tigray, la sécheresse et la distribution intermittente de l’aide dans tout le nord du pays ont encore aggravé une situation catastrophique, pour le moins.

Ph. Crédit: USAID
Ph. Crédit: USAID
Les flux d’aide vers le Tigray ont été temporairement interrompus plus tôt cette année. Le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), parmi les principaux donateurs d’aide pour la région, ont suspendu les flux après avoir amèrement découvert qu’ils étaient détournés et vendus sur le marché noir, privant ainsi ceux qui en avaient vraiment besoin. Le PAM a maintenant déclaré que la distribution de l’aide devrait reprendre ce mois de juillet.

Bien que le gouvernement éthiopien ait initialement critiqué la décision, il a ensuite mis en place une force spéciale pour enquêter sur l’incident et accélérer la reprise des flux vers la région, ce qui est crucial pour éviter une catastrophe totale.

Gebrehiwot Gebregziabher, directeur de la Commission de gestion des risques de catastrophes du Tigray, a déclaré que depuis avril et mai, la commission avait reçu des rapports de divers districts et départements des régions nord-ouest, est et sud-ouest du Tigray, signalant des décès directs ou indirects dus à la faim. Il a déclaré que 595 personnes sont décédées dans les districts relevant de sa compétence jusqu’à présent.

Gebregziabher a ajouté, dans une interview accordée à VOA News, que ces trois derniers mois, en raison de la suspension de l’aide humanitaire, plus d’un millier de personnes sont mortes de faim.

Tigray, les dirigeants du TPLF ont formé une équipe pour négocier avec le gouvernement éthiopien
Getachew Reda, Président, Administration régionale intérimaire du Tigray.
Les aides reprendront-elles enfin leur chemin vers Mekelle ? Nous savons que le président de l’Administration régionale intérimaire

du Tigray, Getachew Reda, a déclaré le 5 juillet sur Twitter avoir eu des entretiens avec les responsables du PAM concernant la reprise de l’aide à la population de la région.

Des actes de tragédie sous toutes leurs formes.
Un nouveau rapport de l’Institut de recherche sur la paix d’Oslo (PRIO) a révélé qu’avec plus de 100 000 victimes, la guerre en Éthiopie a été la troisième plus meurtrière en 2021, devenant le conflit le plus meurtrier au monde en 2022 et enregistrant le plus grand nombre de décès en bataille depuis 1984.

Finbarr O’Reilly/The New York Times
Le rapport, publié le mardi 13 juin, indique que les décès enregistrés dans le monde entier lors de conflits impliquant également des civils ont été de plus de 204 000 en 2022 seulement, les guerres en Éthiopie et en Ukraine détenant tristement le record négatif avec 89% des décès.

Éthiopie, guerre en Ukraine et effets dévastateurs sur l’économie
Alors que la guerre en Ukraine a attiré une grande partie de l’attention mondiale, le conflit au Tigray est passé presque inaperçu ; « une guerre entre pauvres » qui a entraîné 81 500 décès en Ukraine et un stupéfiant 100 200 décès dans la guerre qui a impliqué le Tigray.

Bien que la collecte de données soit toujours une tâche impitoyable et imprécise, pour laquelle elles doivent être prises avec beaucoup de prudence, tant le Programme de données sur les conflits d’Uppsala (UCDP) que Olusegun Obasanjo, l’envoyé spécial de l’Union africaine pour la Corne de l’Afrique et principal médiateur dans la résolution du conflit, ont confirmé l’ampleur de la catastrophe qui a frappé la population de la région.

Olusegun Obasanjo est allé encore plus loin, déclarant en janvier de cette année que la guerre au Tigray aurait pu tuer jusqu’à 600 000 personnes.

Éthiopie, Obasanjo : « Plus de 600 000 morts dans la guerre au Tigray »
Acte après acte, l’Éthiopie semble être confrontée à une tragédie sans fin. En plus de la guerre au Tigray, il y a un conflit armé frontal avec l’Armée de libération oromo, que l’Institut de recherche sur la paix d’Oslo a enregistré comme l’un des sept conflits armés croissants dans le monde en 2022. »

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